Nicolas Laubeuf s’est formé sur le terrain au métier d’encadreur, aux côtés de Laurent Pfeiffer. PHOTO M-LC
Merci à Marie-Laurence Gaillac pour l’article paru dans @midi_libre_nimes samedi dernier!🗞️
NÎMES QUARTIERS
Le dernier atelier d’encadrement sur mesure ne baissera pas le rideau
LA PLACETTE
Laurent Pfeiffer, fondateur de Théo et Vincent, à passé le relais à Nicolas Laubeuf
Marie-Laurence Gaillac
mlgaillac@midilibre.com
Sauvé par une rencontre… Le 20 mai 2021, Nicolas Laubeuf poussait la porte de Théo et Vincent, une photo à encadrer sous le bras, en simple client. Devisant avec le patron Laurent Pfeiffer, il découvre que ce dernier, sur le point de partir à la retraite, va tirer le rideau, faute de repreneur. Exit, le dernier atelier d’encadrement sur mesure de Nîmes, fondé en 1992…
« Ça m’a travaillé, se souvient le Nîmois. J’étais responsable des systèmes d’information d’une petite boîte. Je faisais de la poterie en tant que loisirs, et j’y prenais beaucoup de plaisir. » L’idée de la disparition de ce savoir-faire artisanal le titillait tellement qu’après une période d’observation de trois mois, les mercredis et samedis, le « geek », comme il se surnomme, s’est lancé : « j’ai compris que ce métier me correspondait. »
Le 1er juillet 2022, après avoir négocié une rupture conventionnelle, s’être inscrit à la chambre de métiers et obtenu une aide d’initiative Gard, Nicolas Laubeuf est devenu le nouveau propriétaire de l’atelier de la rue Bigot, derrière le temple de l’Oratoire. Un atelier aux allures de brocante entre buste de Van Gogh, cages à oiseaux, affiches, photographies, cadres…
« pour devenir encadreur, il faut être manuel »
« Nous avons plus de 500 échantillons de baguettes. Le principe du métier ? Tout s’encadre. » Et de la peau d’ocelot aux photos de famille en passant par des lances de Pygmée, le passé de Théo et Vincent ne le fera pas mentir : le nouvel encadreur s’est formé sur le tas depuis presque un an, épaulé au quotidien par Laurent Pfeiffer et Laurence, sa collaboratrice.
Cette dernière, partie à la retraite il y a quelques jours, seul le fondateur de l’atelier reste à ses côtés, pour six mois minimum. Ou presque puisqu’un nouveau « stagiaire » s’est invité à la Placette : graphiste de profession, Xavier entame à son tour une reconversion professionnelle. « Pour devenir encadreur, il faut être manuel : on coupe du verre, des baguettes… Et un petit œil artistique puisque l’on harmonise les couleurs, note l’ancien informaticien. Savoir aussi être à l’écoute des clients. » Ces clients qui lui ont été présentés au fur et à mesure de leurs passages dans l’atelier : « Il faut réussir à les fidéliser. Ce sont majoritairement des habitués, principalement des particuliers, mais aussi des musées. » Théo et Vincent a ainsi encadré les dessins de Cabu pour l’exposition affichée cet hiver à Carré d’Art.
Théo et Vincent 19, rue Bigot
Contact au 04 66 67 86 31
Site : www.theoetvincent.fr